Drogba-Eto’o, c’était le duel plus en vu de la demi-finale entre Chelsea et Barcelone. Mais la qualification in extremis des Azulgranas sur les Blues semble plutôt avoir changé un ordre chez les Eléphants de Côte d’Ivoire où un chef, un nouveau, est né.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
 
80,8% des internautes de sport-ivoire.ci, et peut-être une marge plus grande à travers l’Afrique et le monde, n’avait d’yeux que pour le combat des deux ballons d’Or de la CAF qui se tenaient sur la pelouse de Stamford Bridge. Ni Eto’o, mis sous l’éteignoir par la défense des Blues, ni Drogba, en manque de réalisme, n’ont justifié leur statut de grands d’Afrique.
 
Au-delà d’un duel ivoiro-camerounais se juchait une lutte fratricide entre Didier Drogba et Yaya Touré. Ce dernier qui annonçait que face à Chelsea et surtout «avec Drogba, ça sera spécial» ne savait pas si bien dire. Décimé au niveau de sa défense centrale, Pep Guardiola était obligé d’user de gymnastiques pour trouver une solution défensive. Le mètre 91 de Yaya a fini par prendre le dessus sur une titularisation de Caceres ou un repositionnement d’Abidal. Le duel Drogba-Yaya se dessinait avec beaucoup plus de crainte pour le milieu des Eléphants de Côte d’Ivoire.
 
Car face à son buteur chez les Eléphants, Yaya Touré n’avait pas assez d’arguments pour contrer l’abattage du perce-défense des Blues. Mais au finish, c’est Yaya qui a eu le dernier mot, une place en finale de l’Uefa Ligue des Champions, et surtout, une place dans le cœur des Ivoiriens. Car en Côte d’Ivoire tous, ou presque, sont des supporters de Drogba et de Chelsea. En démontre la phrase du présentateur du journal de 13H00 de la première chaîne nationale le mercredi 6 mai : «Bonne chance à Chelsea»
 
Ceux-ci, après la défaite de leur idole (Drogba) ont viré à 90° pour scander le patronyme de Gnégnéri, l’autre Ivoirien susceptible de succéder à Basile Boli au titre de champion d’Europe. Un joueur pétri de talent, au grand caractère, celui de meneur, de capitaine comme Drogba qui devrait craindre pour son brassard en équipe nationale de Côte d’Ivoire. Surtout après son manque de lucidité à la suite d’une élimination qui lui enlève peut-être à jamais l’espoir de conquérir l’un des titres, avec la CAN, qui lui tient à cœur.
 
Par Patrick GUITEY