Les Eléphants sont à Madagascar depuis dimanche pour aborder la 4è journée des éliminatoires de la CAN 2020, face à Madagascar. Une nouvelle partie sur le terrain de la victime du 12 novembre dernier pour laquelle Patrice Beaumelle sera obligé de revoir ses prévisions.

Former un groupe, créer un état d’esprit de conquérants et s’adapter aux situations. Sûrement la patte de Patrice Beaumelle. Celle qu’il espère imprimer pour s’affranchir de l’incommodant et éternel statut de clone d’Hervé Renard. Même si l’histoire que ne fait qu’accentuer les similitudes entre les deux techniciens français. Celle de la symbolique de la première de Beaumelle et de Renard sont quasi identique. Car, 2-1, c’était également le résultat des premiers pas d’Hervé Renard sur le banc de la Côte d’Ivoire. A cette époque, à l’heure des éliminatoires de la CAN 2015, les Eléphants de Yaya Touré battaient la Sierra Léone, au stade Félix Houphouët-Boigny grâce à Seydou Doumbia et à…Gervinho. Ainsi, pour l’instant, seuls l’adversaire et la chemise blanche créent de la distance.

Au-delà des 3 points cueillis à Ebimpé, qui relancent les débats dans le groupe K dominé jusque-là par Madagascar, la curiosité des observateurs ne résidait pas dans les similitudes entre Renard et son ancien adjoint. Plutôt dans le choix tactique adopté Patrice Beaumelle. Et contrairement aux deux sorties en amical face à la Belgique et au Japon, le technicien français a troqué le très décrié 3-4-3 avec un 4-3-3. Cette nouvelle disposition qui n’était qu’un retour aux sources, a laissé entrevoir moins de densité dans la zone de construction de l’adversaire et peu de soutien pour le porteur de balle en phase offensive. Des difficultés expliquées par l’état de la pelouse, selon certains Eléphants, par la crispation selon Beaumelle. Mais, quel que soit l’alternative du sélectionneur, l’animation demeure le nœud et l’état d’esprit le déclic. Deux verrous levés avec l’entrée de Sébastien Haller, plus alerte, qui a libéré ses partenaires bien plus agressifs et plus collectifs qu’en première période. Le résultat, deux buts en 10 minutes qui ont mis les Eléphants sur orbite.

Par contre, contrairement au 3-4-3 qui demande des efforts supplémentaires aux latéraux, le 4-3-3 en demande aux ailiers. Leur relâchement dans les tâches défensives, a pesé sur la défense, obligée de concéder un but par faute de constance dans la pugnacité. Mais l’histoire bien plus dans le factuel, retiendra que les Eléphants sans victoire dans un 3-4-3, qui offre de la densité, ont ouvert leur compteur de succès sous Beaumelle en 4-3-3, une disposition comme lui avait conseillé la Direction Technique Nationale, le 4 juin dernier. Bien malin qui sait l’option qu’il choisira le 17 novembre, pour confirmer le résultat de sa première. Lui qui a indiqué avoir au moins trois systèmes dans sa besace. Après, le 3-4-3 puis le 4-3-3, Beaumelle privé de Gervinho, Kodjia et Cornet est obligé d’innover. Au moins dans le choix de ses hommes pour le challenge de Toamasina, face à des Zébus qui n’ont plus perdu à domicile depuis le 18 novembre 2018.

Patrick GUITEY