“Après la fête, c’est la défaite“, dit-on dans le langage familier ivoirien. Malgré la victoire de la CAN Orange 2015, rien n’a changé pour les ressortissants étrangers de Guinée Equatoriale.  Au-delà des contrôles de routine qui se sont accentués depuis le départ de la Caf, c’est une véritable chasse aux étrangers qui a cours, en ce moment même, au cœur de la capitale équato-guinéenne. Un constat que les festivités de la 30è édition de la Coupe d’Afrique des Nations, avaient déjà du mal à camoufler.

A la recherche de sans-papiers lors de la CAN, une patrouille de policers équato-guinéens avait arrêté une jeune ivoirienne possédant pourtant le reçu du certificat de résidence exigé. Et ce, contre la somme de150.000 Frs Cfa. Finalement la pauvre dame avait réussi à sortir des griffes des policiers en échange d'une somme de 80.000 Frs Cfa, payée par un journaliste sportif accrédité. « Si le monsieur n’avait pas intervenu pour moi, ils allaient m’envoyer à “Guantanamo“ où j’aurais certainement payé plus pour être libérée », nous avait-elle confié. Guantanamo, la prison de Malabo est connue pour être sans merci, il en est encore plus question ces jours-ci.

La Fif doit réagir

Selon un témoin, la prison aurait fait plusieurs maux ces jours-ci. « Il y avait tellement de personnes emprisonnées que certaines sont mortes étouffées », nous a confié notre témoin à présent cloitré chez lui. « Nous sommes enfermés chez nous. Nous avons tous fui des rues et de nos commerces. Priez pour nous », nous a  indiqué notre contact ivoirien certainement apeuré en ce mercredi 25 mars de tous les dangers pour la communauté ivoirienne. Difficile d’imaginer la tenue de la rencontre Côte d’Ivoire-Guinée Equatoriale, prévue pour le dimanche 29 mars prochain au stade Félix Houphouët-Boigny. Et ce, du moment où le pays hôte de cette affiche à des ressortissants persécutés chez l’invité. La Fédération Ivoirienne de Football, face à cette information, devrait sursoir à cette rencontre amicale qui pourrait être celle de la « véritable honte ».

Patrick GUITEY