En une demi-journée, tout a basculé contre Jacques Anouma. Le président de l’AFAD a perdu ses fonctions de membre du comité exécutif de la FIFA et de la CAF. Une défaite qui tombe mal pour celui qui fut un temps un challenger de premier choix pour Issa Hayatou, l’actuel président de la Confédération Africaine de Football (CAF). 20 voix contre 34 et 54 pour ses adversaires. Un verdict qui semble sonner la fin de ses ambitions continentales. Désormais, il ne lui reste plus qu’à entretenir ses connexions dans l’optique d’un probable come-back au-devant de la scène. Dans la perspective du prochain congrès électif de la FIFA, l’ivoirien n’a pas pu s’appuyer sur le soutien total de Sepp Blatter. Ce dernier étant en quête d’électeurs. Le support de Sidy Diallo et du Président de la République de Côte d’Ivoire n’ont pesé aucun poids face à ses adversaires, pas aussi côté à la bourse des valeurs du football continental. Alors, une question saute aux lèvres des observateurs. Qu’est ce qui n’a pas marché ?

En attendant que le concerné se livre à sa diplomatique chronique sur son site officiel, des raisons de sa chute continentale se bousculent au palais de nombreux observateurs. Mais la seule valable et objective demeure la fragilité de celui qui n’a pas le mandat officiel de son pays, car plus aux affaires suprêmes du football local ivoirien. Son départ, toujours incompréhensible pour les non-initiés, de la tête de la Fif donne, quatre ans après, ses fruits amers pour lui, et la Côte d’Ivoire qui n’a plus personne dans les hautes instances du football continental. Cette défaite aurait-elle emportée également les ambitions de Jacques Anouma ? Sans soutien clair et avec une finance qui n’a plus l’embonpoint des années maison de verre, il est difficile de répondre par l’affirmatif. Et ce, même pour les plus téméraires du combat pour le fauteuil d’Issa Hayatou. Qui a certainement valu sa chute à M. l’Ambassadeur. Pourtant, « quand toutes les portes nous sont fermées, Dieu laisse toujours une fenêtre ouverte ». Une parole divine que Jacques Anouma, actuel président de l’Afad d’Abidjan, pourrait prendre au rebond. Fermés les portails de la Caf et la Fifa, l’issue unique resterait  la présidence de la Fif. Une bataille qui , si gagnée, pourrait lui redonner les cartes pour repartir sur la table du balck-jack de la Caf. Mais aura-t-il le courage de braver ce qui l'a fait partir pour revenir à la charge? La question reste toute entière...

Patrick GUITEY