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PORTRAIT: Qui est Vénuste Niyongabo?

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PORTRAIT: Qui est Vénuste Niyongabo?

8 May 2012 0
PORTRAIT: Qui est Vénuste Niyongabo?

Vénuste Niyongabo est né le 9 décembre 1973 à Vugizo au sud du Burundi. A 22 ans, il est médaille d'or du 5 000 m aux JO d'Atlanta  96. Vénuste s'est mis à la course à pied pour guérir. Sinon, le futur champion  Olympique n'aimait pas courir.
 
Le médaillé olympique aurait pu être un héros pour téléspectateurs occidentaux pressés: il était une fois l'histoire d'un beau garçon au profil finement ciselé qui, tout juste échappé des tueries de son pays, atterrit en Amérique et remporte l'or d'Atlanta. Mais il y a longtemps que l'athlétisme ne crée plus des générations spontanées de princes charmants.
A 22 ans, le jeune Tutsi est moins le représentant de la tragédie que vit son pays, que celui de la nouvelle géopolitique de la planète sportive telle que les JO l'ont photographiée cet été là: un monde où la suprématie des superpuissances se dilue peu à peu au profit de nouvelles nations qui viennent cueillir leur part du palmarès olympique.
Le phénomène ne doit rien au hasard, mais beaucoup à l'argent. A la mondialisation des échanges qui, là aussi, organise la libre circulation des valeurs, coureurs et entraîneurs. Tout de Nike vêtu à la ville comme au stade, Venuste Niyongabo a un sponsor américain, un entraîneur florentin et un manager siennois. Professionnel du demi-fond depuis 2 ans, il roule en voiture allemande et court deux heures tous les matins sur les collines à cyprès de la campagne toscane.
Le champion burundais dit tout devoir à son manager italien: «C'est lui qui m'a amené là.» Enrico Dionisi est à la tête d'une multinationale d'une vingtaine de coureurs qui, depuis 1984, lui rapportent des médailles à chaque olympiade. Il a du flair, même s'il confie être passé en 1989 à côté d'un certain Michael Johnson ¬ futur double médaillé d'or à Atlanta ¬ qu'il avait trouvé trop lent sur une piste de Budapest. Niyongabo, il l'a repéré lors des championnats du monde juniors à Séoul en 1992.
L'Italien est toujours attentif aux performances venues d'Afrique: «Là-bas, les jeunes doivent faire des kilomètres à pied pour aller à l'école. Et, à la différence des Européens, ils n'hésitent pas entre la pratique de plusieurs sports puisqu'ils n'ont pas d'autre choix que de courir pour rejoindre au plus vite leur maison.» Son explication de la suprématie africaine sur le demi-fond mondial ne s'applique qu'imparfaitement à son poulain.
Fils d'un vétérinaire et d'une institutrice du sud du Burundi, Venuste enfant n'aime pas courir. A l'effort solitaire, il préfère les jeux de ballon avec les copains. Mais, à 16 ans, il tombe malade. «Des rhumatismes m'ont paralysé. Mes articulations ont gonflé. Je suis resté deux mois à l'hôpital. Quand je suis sorti, les médecins m'ont conseillé de faire du sport. J'ai commencé à courir pour guérir.» Et cela se révèle «miraculeux». Courses locales, régionales, il accumule les victoires jusqu'à être bientôt sélectionné dans l'équipe nationale scolaire.
Avec le succès, lui vient l'envie d'en faire un métier, et donc d'aller s'entraîner à l'étranger. Dionisi est prêt à l'accueillir en Italie. Pour permettre à l'athlète de s'exporter et de porter haut les couleurs du pays à l'étranger, Pierre Buyoya, le président burundais, y va de sa poche. Il lui accorde un billet d'avion et 3 000 dollars. Niyongabo se retrouve à Sienne (en Italie) en février 1993. Il a 19 ans. «C'était l'hiver, il faisait froid. Je ne parlais pas un mot d'italien, je ne savais pas me faire la cuisine, j'avais tout à apprendre. Ça été très difficile.» Il apprend la langue de Dante et travaille dur.
Huit mois après son départ, le Burundi sombre dans le chaos. Le 21 octobre 1993, le président hutu Melchior Ndadaye, vainqueur de la première élection multipartite, est assassiné lors d'un putsch manqué de l'armée à majorité tutsie. Le pays bascule dans les tueries interethniques. Les victimes s'accumulent tandis que Niyongabo fait tomber les secondes qui le séparent des meilleurs chronos mondiaux. En 1994, il s'impose sur 1 500 mètres comme rival de l'Algérien Morceli, recordman du monde de la distance.
A Atlanta, la confrontation entre les deux hommes est attendue. C'est compter sans la rouerie tactique de Dionisi qui sait que sur le 1 500 mètres des JO, la concurrence va être rude. Sur le 5 000 mètres, en revanche, Dionisi parie que les deux favoris, l'Ethiopien Gebreselassié et le Marocain Hissou, déclareront forfait après avoir couru le 10 000 mètres sur la piste trop dure de la capitale de Georgie. Dès janvier, il prépare donc Niyongabo à l'idée de ne pas courir dans sa véritable spécialité. Celui-ci donne son accord le 14 juillet. «Comme personne ne m'attendait sur le 5 000 mètres, je n'étais pas favori et je n'ai pas eu de pression. Cela m'a rendu les choses plus faciles.»
Ainsi Vénuste Niyongabo est-il devenu, le 4 août 1996, le premier champion olympique de son pays après 13 minutes, 7 secondes et 96 centièmes de course. Sa médaille d'or, il l'a dédiée, bien sûr, à «la paix» et à «la réconciliation», tant nécessaire au Burundi. Pour tenter d'en convaincre les jeunes Burundais, Niyongabo réfléchit aujourd'hui au moyen d'utiliser le sport à des «fins unificatrice et pacificatrice».
Source, Libération.fr, du 03 septembre 1996
Palmarès1992 :Vice-champion du monde junior sur 1 500 m à Séoul en Corée du Sud25 février 1993 : Arrivée à Sienne en Italie1995 : Médaille de bronze sur 1 500 m aux championnats du monde à Göteborg en Suède4 août 1996 : Champion olympique du 5000 m aux JO d’Atlanta aux USA

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