L'arm?e en renfort au

Mondial de football face au risque terroriste: cette revendication du ministre de l'Int?rieur est

tout sauf ?vidente en Allemagne, pays traumatis? par le nazisme et par l'attaque des extr?mistes

palestiniens de "Septembre noir" contre les JO de Munich en 1972.
Ce qui est entr? dans

les moeurs par exemple en France - 2.600 soldats d?ploy?s au Mondial de 1998, des militaires pr?tant

r?guli?rement main forte ? la police - reste interdit par la Constitution de l'Allemagne

d?mocratique.
"Je ne veux pas de chars devant les stades", a d? se justifier le ministre

de l'Int?rieur chr?tien-d?mocrate Wolfgang Sch?uble, qui a demand? que la Bundeswehr renforce la

police, par exemple pour la surveillance des stades, des a?roports, des ambassades ou des quartiers

g?n?raux des ?quipes.
Les critiques, surtout ? gauche, se sont aussit?t multipli?es, dans

un pays qu'habite la crainte d'un retour des d?rives nazies: "Si l'arm?e ?tait d?ploy?e,

l'Allemagne accueillerait ses h?tes comme une dictature", "le Mondial n'est pas une catastrophe

mais une f?te. Nous n'organiserons pas des exercices militaires", a-t-on pu entendre au sein du

Parti social-d?mocrate (SPD), membre de la grande coalition gouvernementale, ou des Verts, dans

l'opposition.
Le ministre est victime d'une "obsession" s?curitaire, ont ?galement

affirm? ses d?tracteurs, qui estiment que la police allemande pourra parfaitement faire face.

Au m?me moment, la sortie du film "Munich" de Steven Spielberg rappelle que la seule

attaque terroriste de grande envergure contre une manifestation sportive a eu lieu ? Munich: en

septembre 1972, une dramatique prise d'otages au village olympique par un commando palestinien

s'?tait sold?e par la mort de onze athl?tes isra?liens, un policier et cinq terroristes. Elle avait

mis le monde en ?moi.
Surtout, depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis,

l'Allemagne est divis?e: une grande partie du camp conservateur demande, sans succ?s,

l'intervention de l'arm?e sur la sc?ne int?rieure en cas d'urgence.
Wolfgang Sch?uble,

cible en 1990 d'un attentat perp?tr? par un d?s?quilibr? qui l'a laiss? paralys?, a expliqu? que

le pays qui attend 3,2 millions de visiteurs ne peut se permettre le moindre risque et qu'il est

une cible du terrorisme islamiste, m?me si aucune menace pr?cise n'existe.
Si un survol

du pays par les avions radar AWACS de l'Otan ne suscite pas d'objection, l'arm?e allemande ne

peut ?tre mobilis?e que pour des missions pour lesquelles ses soldats ont ?t? form?s: d?fense du

territoire national, catastrophes naturelles ou graves accidents.
Pour permettre une

extension de ses comp?tences, une r?vision de la Loi fondamentale (Constitution) serait n?cessaire.

Il faudrait pour cela l'assentiment du SPD et en sus celui du Parti lib?ral (FDP), dans

l'opposition.
Cette pomme de discorde a ?t? ardemment d?battue lors des n?gociations sur

le programme du gouvernement de grande coalition de la chanceli?re conservatrice Angela Merkel: il a

?t? finalement pr?vu que la Bundeswehr ne pourrait intervenir qu'en cas d'agression terroriste sur

mer ou dans les airs.
Une nouvelle loi sur la s?curit? a?rienne permettant d'abattre un

avion si des terroristes veulent le projeter contre un b?timent ou une centrale nucl?aire doit

d'ailleurs ?tre soumise ? la Cour constitutionnelle.
Le ministre de la D?fense, Franz

Josef Jung, du m?me parti que M. Sch?uble, a exprim? son d?saccord avec lui, estimant que l'arm?e

n'a pas ? assurer la s?curit? des stades ou ? contr?ler les supporteurs: "Nos soldats doivent ?tre

mobilis?s pour les t?ches auxquelles ils sont form?s".
"Si jamais au Mondial une

situation catastrophique se produisait, la Bundeswehr serait naturellement amen?e ? apporter son

aide", a-t-il toutefois observ?, pour temp?rer l'ire de son coll?gue.

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