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Crise FIF-GX : Le foot ivoirien dans des vagues ininterrompues

Football
Côte d'Ivoire

Crise FIF-GX : Le foot ivoirien dans des vagues ininterrompues

6 July 2018 0

Depuis sept mois, une grave crise secoue le football ivoirien. Face au Comité exécutif de la Fédération ivoirienne de football (Fif), se dresse un groupe de dirigeants de clubs, baptisé « GX ». A deux doigts de renverser l’équipe de Sidy Diallo, ceux-ci ont perdu des plumes au moment décisif de l’appel à la tenue d’une assemblée générale extraordinaire. Qu’importe, ils maintiennent une pression étouffante qui plonge chaque jour le sport roi en Côte d’Ivoire, dans une déprime.

Fin d’année 2017. Alors que les regards sont tournés vers la célébration du nouvel an, un groupe de dirigeants de clubs de football engage une action, plus ou moins inattendue. Le 29 décembre, en effet, ils sont 41 clubs à introduire une demande d’assemblée générale extraordinaire (Age) auprès des services de la Fif. Ils s’appuient sur les derniers mauvais résultats de l’équipe nationale (élimination au premier tour de la Can 2017, non qualification au Mondial 2018). Si au départ, l’information avait de quoi à faire sourire le président Sidy Diallo et son équipe, celle-ci va s’avérer sérieuse. Elle gâche la fête de la famille Sidy, puisque ce dernier est contraint de regagner Abidjan très vite pour savoir ce qu’il en est. Le Directeur exécutif, Sam Etiassé est lui, visiblement dépassé par les événements. Le vice-président Sory Diabaté arrive également en renfort. Comment un collectif de 41 clubs a-t-il pu se mettre en place, sans que la Fédération ivoirienne n’ait vu le danger venir. Derrière le groupe des 41 il ne manquait qu’un club qui s’est finalement dévoilé : l’Asec Mimosas. A G42, il avait bien le quota réuni pour exiger cette Age(Aseemblé générale ) , comme le stipule les textes de la Fif.

Opération Condor

Face à la menace, l’option de la conciliation se présentait au Comité exécutif. Mais celui-ci, s’appuyant sur le précédent conflit avec certains des 42 clubs, notamment l’Asec, Tanda, le  Stella, Guibéroua, et l’Afad, choisi le bras de fer. Pour contrecarrer le coup, c’est une opération de rachat de voix qui s’opère au prix de mille moyens. Quatre clubs de G42 sont menacés et leurs dirigeants n’ont d’autres choix que de se retirer. Un départ qui a logiquement fragilisé le groupe des dissidents, mais n’a pas atténué leur envie de dégommer Sidy Diallo. « Nous avons discuté avec nos pairs et notre action est légaliste. Il était temps pour nous de prendre des décisions. Nous ne reprochons pas seulement l’élimination des Eléphants à ceux que nous avons mandatés, mais de la gestion du football ivoirien. Le mal est plus profond », a toujours clamé Armand Gohourou, d’abord porte-parole de la Conférence des présidents de clubs, puis finalement celui du G42 mué en GX.

 Si le GX s’est refusé à être un frein aux activités de la Fif, il n’a pas manqué de donner des insomnies aux dirigeants de la Fédération. Dans une démarche qui manquait de visibilité et de courage, le GX a plus pourri la vie au Comité exécutif que proposé une porte de sortie à la crise ou avancé des idées nouvelles pour la relance d’un football ivoirien qui n’a cessé de dégringoler. Puisqu’en chemin, toutes les catégories jeunes étaient éliminées dans la course à leurs championnats d’Afrique, pendant ce temps, la sélection féminine ne parvenait pas à obtenir son ticket pour la Can au Ghana. Les frondeurs avaient le sourire, là où le Comité exécutif s’interrogeait. Mais qui était finalement le grand perdant ?

Le linge sale en public

Jamais ouvert au dialogue, depuis sa première élection en septembre 2011, le président de la Fif, Sidy Diallo a répondu par la violence à cette grande partie des clubs affiliés à l’institution. Ces derniers qui en avaient assez de la posture de défiance, en dépit de leur poids léger, sont parvenus à déporter le dossier sur la table de la Fédération internationale, la Fifa. Et pourtant, personne n’y croyait. Ce pas aura surtout constitué la défaite sportive de la Fif face à ses dissidents. Mieux, le GX, bien que ramené à ses leçons de respect des textes de la Fédération, a été traité sur le même pied d’égalité qu’un Comité exécutif pourtant élu. Et pour ne rien arrangé aux choses, la Fifa va diligenter « un audit judiciaire ». Chose qu’avait pourtant niée la délégation de la Fif, à son retour de la table ronde de Zurich, au mois de mars 2018. Le linge sale ne pouvait plus se laver en famille, mais bien sur la place publique. 

Ministère des sports : un drôle d’arbitre

Mal décrypté par les protagonistes, le communiqué de la Fifa va donc surprendre les différents acteurs. Pas vraiment le GX déjà au parfum de la démarche. Mais bien les dirigeants de la Fif, qui à leur réveil en mai dernier, voient frapper à leurs portes des experts du cabinet d’audit PwC. Il n’en fallait pas plus pour mettre le Comité exécutif en transe. Il décide de fermer les portes de la maison de verre aux envoyés de la Fifa et de se lancer dans un bras de fer avec l’institution internationale. Jusqu’à évoquer une saisine du Tribunal arbitral du sport (TAS). Pendant ce temps, entre le GX qui attend toujours la tenue d’une assemblée générale extraordinaire et la Fif qui évoque des états généraux du sport, le ministère des Sports et Loisirs joue un drôle d’arbitre. Point d’ingérence dans un dossier où le ministre François Amichia n’entend pas se brûler les mains. Et depuis, c’est le désordre, en dépit du fait que les activités de la Fédération se poursuivent. L’Assemblée générale ordinaire, convoquée le 23 juin 2018 à Yamoussoukro pour être le point d’une rencontre entre les différentes parties, a vite tourné au rêve. Le football ivoirien a signé ce jour-là sa scission. D’un côté la Fif, établit au pied de la Basilique et de l’autre le GX, en réunion à la Pergola à Marcory (Abidjan). Chacun se réjouit d’avoir réuni au moins la moitié des clubs et groupement d’intérêt. Mais aucun ne dispose de l’ensemble pour marquer l’unité. Qu’à cela ne tienne, les lignes ne peuvent plus se rapprocher et chacun est lancé à tout vent dans un duel musclé, laissant le ballon rond ivoirien par pertes et profits. Le point du non retour est désormais atteint puisque le GX venait  de suspendre sa participation à toutes les activités de la Fif. « À partir de cet instant, le GX suspend sa participation aux activités de la FIF, après la finale de la Coupe nationale (dimanche 24 juin 2018) et les derniers matches de la D3, jusqu'à la publication de l'audit de la Fifa », a annoncé le porte-parole du GX, suivi en cela par l’influent dirigeant de l’Asec Mimosas, Roger Ouégnin. « Le problème de fond de la crise actuelle, c'est que Sidy Diallo a détourné une importante somme d'argent destinée au  football ivoirien. Sidy a fait sortir des caisses de la FIF,  3,8 milliards Fcfa sans pièces justificatives. C'est l'avenir de notre football qui se joue...Que Sidy sache que nous sommes prêts pour ce combat. La vérité sortira de l'audit de la Fifa », a clamé celui qui est surnommé « Colombo ». Mais la réaction du Comité exécutif de la Fif par le truchement de son vice-président Sory Diabaté n’a pas tardé pour expliquer ces dépenses sans pièces justificatives. «Nous devrions payer les primes de qualification des joueurs en 2012. Elles se paient le jour du regroupement. Nous devrions payer l’hôtel de la délégation à Abu Dhabi. Nous avons demandé au Trésor public de mettre à notre disposition les fonds. Les chèques sont au nom de la fédération ivoirienne de football. Pas de Sidy Diallo. Pas de Sory Diabaté. Non, nous n’avons pas détourné l’argent de la Fif. Nous avons géré en bons pères de famille. Au retour de Malabo en 2012, il nous restait 265 millions Fcfa. Sidy Diallo a écrit au président de la République pour lui demander de laisser cette somme à la disposition de la Fédération », a expliqué M. Diabaté, loin d’avoir été plus clair sur le sujet. Seulement, l’on retiendra que depuis plus de six mois, le football ivoirien est en crise et les actes de rapprochement s’éloignent chaque jour. Une situation qui perdure et n’apporte pas grande chose à la Fédération qui voit les différentes nationales sombrées chaque jour. Les clubs, eux, ne sont pas plus mieux lotis. Leurs parcours en compétitions continentales des clubs n’ont jamais été meilleurs. Depuis 1999 et le succès de l’Africa Sports en Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe, la Côte d’Ivoire n’a plus jamais été couronné dans une compétition des clubs. Malheureusement…

 

K.A

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