Cyclisme / Organisation du Tour ivoirien de la Paix: Des ratés qui ont terni la 1ère édition
Cyclisme / Organisation du Tour ivoirien de la Paix: Des ratés qui ont terni la 1ère édition
Le tour ivoirien de la paix s'est disputé du 6 au 12 mars dernier en Côte d'Ivoire. Organisé par l’Union Cycliste internationale (UCI), la compétition a été remportée par le coureur français de Bouygues Telecom, Rony Martias. Devant son compatriote et coéquipier Sébastien Turgot. Mais la belle bataille entre les 84 cyclistes européens et africains qui ont participés à cette course a été quelque peu ternie par des ratés dans l'organisation. En tout cas tout n'a pas été parfait dans l'organisation de ce premier tour ivoirien qui portait le sceau de la Paix.
D'ailleurs, le Directeur Générale de cette compétition le Français Jean Claude Hérault l'a reconnu. «Je ne dirai pas que je suis entièrement satisfait. (...).Dans ma longue carrière dans le cyclisme je n'ai jamais vu ça», nous a confié, à l'issue de la dernière étape, l'ex directeur du prestigieux tour de France et de nombreux tours sur le continent Africain.
Grève des chauffeurs
Le directeur générale du tour de la paix faisait allusion à la grève des chauffeurs de la caravane qui ont bloqué le tour, à Yamoussoukro, au départ de la 5è étape, puis retardé le départ de la 6è et dernière étape, à Abidjan. Ces derniers réclamaient leurs pécules, dus par les organisateurs, depuis le premier coup de pédale de la compétition. Face à la revendication légitime des chauffeurs, le président de la Fédération Ivoirienne de Cyclisme se dit surpris. «Je ne comprends pas leur attitude. Nous leur avons remis des chèques. L'Etat ne nous a pas donné de l'argent liquide. Il est donc normal que nous payions nos prestations en chèque. Etant donné que nous n'avions pas encore encaissé le chèque alloué à l'organisation. D'ailleurs le paiement par chèque est un moyen légal. En Europe on utilise les chèques et les cartes de crédit pour régler des notes et faire des achats. Pourquoi pas chez nous également», s'étonne Eugène Dié Kacou. Mais, ce que le Président de la FIC feint d’ignorer, c'est que nous sommes en Afrique, plus précisément en Côte d'Ivoire où la grande majorité des populations n'utilise que de l'argent liquide. Comment pouvait-il en être autrement pour des chauffeurs qui ont accepté de convoyer les délégations, sans leur argent. Quant aux journalistes sélectionnés pour couvrir la course ils ont été mal traités. Laissés pour compte, ils n'ont cessé de dénoncer dans leurs reportages les frustrations et autres mauvais traitements subis sur le tour. Cependant il aurait aussi fallu que, au nom de la Paix les uns et les autres acceptent d'aller jusqu'au terme de la compétition avant de poser les problèmes d’argent. Afin d’éviter d’entacher le symbole de Paix qui a motivé l’organisation de ladite compétition. «Nous n'étions pas sûrs qu'après la compétition les organisateurs nous auraient écouté. Ils étaient plus préoccupés à faire courir les cyclistes qu'ils ont négligé des détails importants qui concourent à une bonne organisation», répond très amer, un membre de la caravane qui a requis l'anonymat. Au contraire du grand vainqueur de la 1ère édition du tour de la Paix. «J'ai été fier de participer à cette compétition qui est organisée pour la Paix. Les populations sont accueillantes et chaleureuses. Je suis prêt à revenir défendre mon maillot à la prochaine édition, si je suis invité», se réjouit Rony Martias.
Départ retardé à Grand-Bassam
Autre point obscure de l'organisation, c'est la confusion dans laquelle la dernière étape s’est achevée. En effet, ayant été donné avec 3 heures de retard, le top départ de la 6è et dernière étape du tour de la paix était un signe annonciateur de la mauvaise fin qu'allait connaître la compétition. D'abord, la première Dame Simone Gbagbo qui avait ménagé son programme, pour honorer de sa présence, l'ultime top départ de la course, dont le trophée porte le nom de son époux, est rentrée chez elle, sans avoir donné le départ de l'étape de Grand-Bassam. A cause de la longue négociation, menée à Abidjan, afin de convaincre les chauffeurs grévistes de reprendre la route de l’ex capitale de la Côte d’Ivoire. Après donc moult tractations, les coureurs et officiels ont rallié la banlieue.
Insécurité au Plateau
Enfin partis de Grand-Bassam, les cyclistes devraient faire un circuit à Abidjan pour boucler les 104 Km de la dernière étape. Mais à leur grande surprise ils ont été stoppés tout net, à leur premier passage à l'arrivée, devant le palais des sports, à Treichville. Pour des raisons de sécurité. En effet, une fine pluie avait rendue la chaussée glissante sur le parcours. Mais en dehors de ce facteur naturel atmosphérique incontrôlable, les organisateurs n'ont pas pris les dispositions nécessaires pour garantir une meilleure circulation des cyclistes au Plateau. A tel point que les coureurs ont été gênés, à leur passage, dans la cité administrative. En réalité il était difficile pour les organisateurs de bloquer la circulation, par endroit, au coeur du Plateau, surtout qu’on était mercredi, un jour ouvrable. Il aurait donc fallu programmer, préalablement, cette dernière étape un samedi ou dimanche, ou la cité administrative ne grouille pas de monde et de véhicules. « Avec une circulation très dense au Plateau, nous avons rencontrés des problèmes sur le circuit. La prochaine fois nous prendrons des dispositions pour éviter de se retrouver au Plateau, un jour de travail », se désole le premier responsable du cyclisme ivoirien. «Cette dernière étape est à vite oublier. D'ailleurs, elle n'a pas été prise en compte au classement final (...) Moi, ce que je retiens est que les cyclistes professionnels et africains se sont bien battus, presque à armes égales», a exprimé le directeur général du tour. Comme quoi il y a eu des ratés dans cette première édition du tour de la paix. Ce qui n'est pas fait pour honorer la Côte d’Ivoire à l'extérieur. Surtout que ce tour est déjà inscrit au calendrier de l’UCI. Cependant l'on doit retenir ce qui a été positif. En d’autres termes, les organisateurs doivent tirer les enseignements, des ratés de cette 1ère édition, afin de mieux organiser le prochain tour. Surtout au nom de la Paix.
Alexis KOUAHIO
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