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CdM Chine 2019-Benga Lemou (Coach et expert FIBA) : « La Côte d’Ivoire a péché à deux niveaux »

Basketball

CdM Chine 2019-Benga Lemou (Coach et expert FIBA) : « La Côte d’Ivoire a péché à deux niveaux »

19 September 2019 0

La première édition du championnat du monde de basket à 32 équipes a vu le scare de l’Espagne aux dépens de l’Argentine (95-75). Quelques jours après sa clôture, l’expert FIBA et coach de la FBA, revient sur le niveau des équipes en particulier celle de la Côte d’Ivoire avant de pointer du doigt les maux des nations africaines au plan mondial.

Comment jugez-vous le niveau de la compétition de cette première édition du mondial à 32 équipes ?

Cette coupe du monde à 32 équipes est le fruit d’une restructuration pour FIBA de ses compétitions ce qui constituait même un des piliers essentiels de son développement. La Chine a réussi son organisation avec de belles salles et des milliers de fans. Pour revenir au niveau, je dirais que les 32 équipes nationales ont donné à la compétition un caractère universel mais également des matches déséquilibrés surtout dans la première phase compte tenu du niveau hétéroglotte des équipes. Mais à partir des quarts de finale nous avons assisté à une autre compétition avec le resserrement des niveaux, des valeurs. Et on avait aussi des équipes plus affutées. A ce mondial, les équipes ont plus joués sur des défenses homme à homme que des défenses de zone. Nous avons vu qu’à l’exception de la Pologne, les huit premières équipes ont marqué en moyenne entre 82 et 94 points par match ce qui est énorme à ce niveau.

Aucune équipe africaine n’a accédé au second tour. Comment jugez-vous la participation du continent à cette Coupe du Monde ?

Les attentes étaient grandes après les bons résultats enregistrés par les équipes africaines lors des derniers championnats du monde, avec le Sénégal et le Nigéria, et des J.O. L’Afrique était quand même en droit d’attendre de ses équipes de meilleurs résultats tout au moins une ou deux équipes qualifiées au deuxième tour. Je dirais tout de suite que la participation pour moi a été décevante et parfois même médiocre. Parce que certaines équipes ont manqué d’ambition. On ne va pas en championnat du monde avec pour objectif de préparer un Afrobasket ou pour juste se qualifier pour les J.O comme je l’ai entendu par un athlète. En somme elle a été loin de nos attentes.

Qualifiée in-extrémis pour ce mondial, comment avez-vous appréciez le niveau de jeu des Eléphants de Côte d’Ivoire ?

Il faut dire que la Côte d’Ivoire était dans une poule relativement abordable. Ce n’est pas moi qui le dis mais plutôt les joueurs, après le tirage qui l’ont dit. Après quand on regarde la constitution des équipes, c’était réellement des adversaires abordables. Pour moi, l’équipe de Côte d’Ivoire semblait manquer de condition physique parce qu’elle n’a jamais pu être constante. Elle a joué par séquence. Ces leaders offensifs n’ont jamais performé en même temps. Et quand je regarde les statistiques, on a non seulement péché au niveau de la condition physique mais aussi au niveau de l’adresse. Parce qu’à ce niveau, nous ne sommes qu’à 38% de réussite qui représente la plus mauvaise évaluation des 32 équipes juste devant Porto Rico. On est la plus faible attaque du tournoi avec 65,2 points en moyenne par match. Je résumerais tout simplement pour dire que la volonté seule ne suffit pas pour gommer toutes les lacunes constatées.

Quels conseils peut-on donner aux pays africains pour élever le niveau afin d'avoir de meilleurs représentants comme dans le passé ?

La question est large mais je pense que nos fédérations doivent rompre avec l’improvisation chronique et structurelle qu’on constate dans certaines zones de l’Afrique. Les problèmes récurrents de primes annoncé çà et là qui viennent perturber les préparations. Les équipes qualifiées ont eu la chance quand même cette année de recevoir des subventions de la part de FIBA pour la préparation. Pour moi l’un des premiers critères de performance d’une équipe est une bonne préparation. L’Argentine est un exemple. Sans avoir des joueurs NBA à l’exception de Scola qui y a joué il y’a quelques années, a fait deux mois de préparations. Et nous savons où elle est arrivée à ce mondial. Cet exemple pour dire que la préparation est essentielle dans la performance. Les Africains gagneraient à arrêter l’improvisation mais de mettre en place des projets. Les compétitions, les dates sont connues, ça ne sert à rien si ce n’est de gaspiller de l’argent d’attendre au dernier moment pour se préparer et vouloir faire la compétition au même niveau que des nations qui intrinsèquement au départ sont au-dessus de nous.

Avec la défaite face à la France en 1/4 de finale, peut-on dire que le basket américain est en régression ?

C’est vrai que si on pariait, la côte de la France était très faible pour gagner mais moi je n’ai pas dit cela. Parce que les Etats Unis de cette année, c’était une équipe prenable. Il ne faut pas oublier que n’eut été la maladresse de la Turquie dans les dernières minutes du match avec 4 ou 6 lancés francs ratés, les USA passaient à la trappe. Donc au vu de ce que nous avons constaté sur la performance des américains, la France méritait sa victoire. Je pense qu’il ne faut pas dévaloriser la victoire de la France. Après on peut faire d’autres interprétations. Aujourd’hui le basket aux USA est composé d’un grand nombre d’étrangers qui est encore plus important dans les universités américaines mais également en NBA ce qui tend diminuer l’écart de niveau entre les USA et les équipes d’Europe. L’Euroligue, c’est un championnat de très haut niveau. N’oublions pas qu’au dernier J.O, l’équipe américaine avec des joueurs beaucoup plus talentueux a dû vraiment se déployer pour battre la Serbie. Le basket américain reste le basket américain parce qu’il a un réservoir de joueurs qu’on ne trouve nul par ailleurs. Et ça je pense que pendant un moment s’ils arrivent à faire venir de meilleurs joueurs, je pense qu’ils gagneront avec beaucoup plus de difficultés que cela n’a été dans les vingt dernières années mais je pense qu’avec les qualités athlétiques et le basket de haut niveau, ils ont des lendemains heureux.

L'ancien Président de FIBA Afrique, Hamane Niang, aujourd’hui à la tête de FIBA Monde. Cette élection peut-elle inspirer les pays africains à faire de meilleures performances au plan mondial ?

D’abord, en tant qu’africain je pense que c’est une fierté pour l’Afrique de retrouver un de ses illustres enfants à la tête du basket mondial. Nous qui le connaissons, savons que c’est un plaisir de travailler avec cet homme. C’est un homme de grandes valeurs. Il est humble, compétent, meneur d’hommes. Si on reste dans le vocabulaire basket, je dirais que c’est un grand coach qui sait tirer le meilleur de ses collaborateurs. Pour moi, c’est un souhait que, le voir arriver à la tête de la FIBA, va apporter une motivation supplémentaire à nos équipes, nos fédérations. Le message est qu’à cœur vaillant rien n’est impossible.

Propos recueillis par Armel YAO

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